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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome I, 1845.djvu/340

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DU CANADA.

de la colonie immédiatement de Rome, et il y réussit malgré les arrêts des Parlemens de Paris et de Rouen et les vœux du roi ! Il est singulier de voir le St.-Siége soutenir le principe que le roi n’a pas les mêmes pouvoirs, quant à ce qui concerne le religieux, dans ses possessions d’outre-mer que dans le reste de ses États, et que les libertés de l’église de la mère-patrie ne s’étendent point jusqu’à ses colonies. En cherchant à se soustraire ainsi au contrôle des monarques français, Rome devait affaiblir l’autorité royale sur les colons, et montrait du moins qu’en tout ces colons n’avaient point des droits identiques à ceux de leurs compatriotes de la mère-patrie relativement à leur commun souverain ; l’on pouvait dire même que c’était un petit pas de fait vers la liberté ; et que l’histoire de l’Europe fournit de nombreux exemples de ce genre. Cependant cela n’influa en rien dans le pays sous ce rapport. La cour de Rome, de tout temps trop habile pour laisser prêcher des doctrines qui pourraient être retournées contre elle, pouvait facilement justifier aux yeux des peuples une mesure qu’elle considérait comme utile à l’Église. À cet égard l’Angleterre monarchique, toute protestante qu’elle est, n’a que des avantages à retirer du catholicisme dans les colonies qui lui restent sur ce con-