Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome II, 1846.djvu/225

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
224
HISTOIRE

et lui envoya une frégate pour transporter les munitions de guerre, les prisonniers et l’artillerie de St.-Jean à Plaisance, et il lui enjoignit de s’embarquer lui-même pour revenir, après avoir détruit les fortifications. Le roi qui avait d’abord approuvé la détermination de M. de Costa Bella partagea ensuite le sentiment de St.-Ovide, qui voulait que l’on gardât St.-Jean, mais il était trop tard.

L’île de Carbonnière était le seul poste ennemi qu’on n’eût pas encore enlevé à Terreneuve. M. de Costa Bella ne recevant point de France les secours qu’on lui avait promis pour en faire la conquête, organisa l’année suivante deux détachemens, qui se mirent en marche l’un par terre et l’autre dans trois chaloupes, le tout sous les ordres d’un habitant de Plaisance, nommé Gaspard Bertrand. Ils arrivèrent à la baie de la Trinité dans le voisinage de la Carbonnière sans avoir été découverts. Ils y trouvèrent une frégate de 30 pièces de canon et de cent trente hommes d’équipage, appelée The Valor qui avait convoyé une flotte de vaisseaux marchands. Bertrand en la voyant ne put étouffer son désir de corsaire, il résolut d’en tenter l’abordage ; trois chaloupes, portant chacune vingt-cinq hommes, s’y dirigèrent rapidement à force de rames en plein jour. Bertrand le premier sauta sur le pont.