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DU CANADA.

récemment les Canadas et laissé entrevoir l’addition future à cette réunion des colonies du golfe St.-Laurent ? Ou bien n’a-t-elle voulu dans cette occasion que donner le change à la crédulité vulgaire sur son véritable dessein ? Toujours est-il vrai que la Nouvelle-Angleterre perdit une partie de ses libertés et que l’union en question n’eut jamais lieu.

L’amiral Phipps de retour à Boston mit la dernière main aux préparatifs de l’expédition de Québec, qu’on avait continués avec activité pendant son absence. La flotte réunie comptait 35 vaisseaux dont le plus fort portait 44 canons. On y fit monter environ 2,000 hommes de troupes de débarquement. Les habitans de la ville voyaient du rivage cette force imposante avec orgueil, et ils se complaisaient dans la pensée qu’elle était composée uniquement d’Américains, d’enfans du pays ; que la métropole n’y avait point fourni d’auxiliaires, et que le Canada, ne pouvant opposer qu’une résistance inutile, viendrait proclamer par sa soumission leur puissance et leur supériorité. Ils se disaient encore qu’après un pareil sacrifice d’hommes et d’argent, qu’après un témoignage aussi éclatant de leur patriotisme et de leur loyauté, ils ne pouvaient manquer de mériter la faveur du roi, et d’obtenir le rétablissement de leur constitution. Il paraît qu’en effet c’était