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HISTOIRE

en partie pour lui montrer leur attachement qu’ils avaient offert avec tant d’empressement à l’Angleterre de l’aider à s’emparer des possessions françaises.[1]

Cependant M. de Frontenac était fort inquiet ; sa situation véritablement était des plus critiques. Il n’est guère permis de douter que si la flotte de l’amiral Phipps et l’armée du général Winthrop eussent pu coordonner leurs mouvemens et attaquer ce pays à la fois par le levant et par le couchant, il n’eût couru les plus grands dangers, parceque cette combinaison l’eût obligé de diviser ses forces qui, réunies, n’excédaient pas le plus faible des deux corps envahissans. Mais la fortune et le courage brisèrent heureusement cette dangereuse combinaison, et avec elle dissipèrent les craintes sinistres qu’elle avait fait naître.

L’armée du général Winthrop rapidement levée, armée et enrégimentée, était campée sur les bords du lac George, attendant l’arrivée de l’amiral Phipps dans le fleuve St.-Laurent pour marcher sur Montréal, lorsqu’une épidémie éclata dans ses rangs et se commu-

  1. " There was a still further inducement, they hoped to recommend themselves to the King’s favour and to obtain the establishment of their government." On a vu ailleurs comment leur constitution avait été abolie.

    Hutchinson : The History of Massachusetts Bay.