Aller au contenu

Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome III, 1848.djvu/144

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
142
HISTOIRE

ils avaient détruit le fort Frontenac et forcé enfin les Français d’abandonner avec le fort Duquesne cette verdoyante et délicieuse vallée de l’Ohio, aux eaux de laquelle ils s’étaient plu à donner le nom de Belle-Rivière. Mais on peut dire que la gloire des armes appartenait à la France. Partout ses soldats avaient eu à lutter contre des forces très supérieures ; supérieures de plus de trois contre un à Louisbourg, de près de cinq contre un à Carillon ! Jamais ils ne s’étaient battus avec plus de dévouement et plus d’intrépidité. Si les chefs commirent quelquefois des fautes, on doit dire qu’elles ne changèrent rien à un dénouement devenu inévitable, et dont l’histoire doit laisser peser la responsabilité sur la caducité du gouvernement de la métropole. Le Canada, abandonné à la double attaque de la famine et de l’épée, ne pouvait résister toujours si celle-ci ne faisait face elle-même à l’Angleterre sur les mers, qui apportaient chaque année des armées entières à nos adversaires déjà beaucoup trop puissans.

Dans les autres parties du monde, la France avait été plus heureuse. Dans les Indes, ses flottes s’étaient emparé de Gondeloue, où dix frégates anglaises avaient été brûlées ; elles avaient pris le fort David sur la côte de Pondichéri et Divicoté. Après avoir échoué de-