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HISTOIRE

cause devant la chambre, qui voulut entendre aussi des témoins. Le gouverneur Carleton qui rendit un excellent témoignage des Canadiens, le juge-en-chef Hey, M. de Lotbinière, Mazères et Marriott furent interrogés. Ce dernier se trouva dans une situation singulière. Ne pouvant pas, à cause de sa charge d’avocat du roi, s’opposer au bill du ministère, il dut éluder toutes les questions qu’on lui posa, pour ne pas contredire son rapport au conseil d’état dont nous avons parlé ailleurs, et qui était sur plusieurs points contraire au projet de loi ; il se tira de ce mauvais pas avec une présence d’esprit admirable, mais en montrant que le sort d’un peuple colonial peut être le jouet d’un bon mot.

Parmi les membres qui s’opposèrent au bill, se trouvaient Townshend, Burke, Fox et le colonel Barré. La plupart s’élevèrent contre le rétablissement des lois françaises et le libre exercice de la religion catholique. Ils auraient voulu une chambre représentative ; mais à la manière dont ils s’exprimaient et à leurs réticences étudiées, on ne devait pas espérer d’y voir admettre de catholiques. C’était la liberté de tyranniser les Canadiens qu’ils voulaient donner à une poignée d’aventuriers. Telles sont les contradictions des hommes que les amis de la cause des libertés anglo-améri-