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HISTOIRE

réponse motivée, déclarant en termes modérés mais positifs, qu’il ne pourrait y satisfaire tant que la chaîne des forts élevés au nord-ouest des Apalaches subsisterait.

Louis XV dut vaincre enfin ses dangereuses répugnances et se résoudre à la guerre. Dunkirque fut fortifié, les sujets anglais eurent ordre de sortir de France, leurs vaisseaux furent saisis dans les ports ; on arma des escadres considérables, on menaça la Grande-Bretagne d’une descente. Celle-ci demanda des secours à la Hollande et au Hanovre. Mais ces menaces cachaient un autre projet, que le peuple anglais n’apprit que par la défaite de l’amiral Byng et la prise de l’île de Minorque.

L’Europe, comme l’Amérique, ne retentissait plus maintenant que du bruit des armes. Le 17 mai l’Angleterre publia une déclaration de guerre contre la France, qui en publia une à son tour contre l’Angleterre dans le mois suivant. Ces actes n’étaient plus qu’une formalité puérile, qu’une ironie jetée au milieu d’un drame de sang.

Les ministres français résolurent d’envoyer au Canada deux nouveaux bataillons comme le demandait M. de Vaudreuil, et des recrues pour compléter ceux qu’il y avait déjà, ainsi que des vivres et 1,300,000 livres en numé-