Aller au contenu

Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome IV, 1852.djvu/120

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
124
HISTOIHE DU CANADA.

gleterre s’était bornée suivant son plan, à la défensive en Amérique, pour fournir à la coalition européenne ses plus grandes forces. Le duc de Wellington que le ministère consultait sur toutes les opérations militaires de l’empire, avait recommandé ce système. « Je suis bien aise de voir, écrivait-il au commencement de 1813, à lord Bathurst, que vous allez renforcer sir George Prevost ; j’espère que les troupes arriveront à temps, que sir George ne se laissera pas entraîner par l’espérance d’avantages de peu de conséquence, et qu’il suivra un système défensif vigoureux. Il peut être sûr qu’il ne sera pas assez fort en hommes ni en moyens pour se maintenir dans toute conquête qu’il pourrait faire. La tentative ne ferait que l’affaiblir, et ses pertes augmenteraient l’ardeur et l’espérance de l’ennemi, si même elles n’étaient pas suivies de conséquences pires ; tandis que par l’autre système, il jettera les difficultés et les risques sur les Américains, et ils seront très probablement défaits. »[1]

Mais la fin de la crise européenne permettait maintenant d’expédier des renforts en Canada, et d’envoyer des flottes et des troupes pour faire des débarquemens sur les côtes des États-Unis le long de l’Atlantique, qui les forceraient à retirer leurs troupes des frontières canadiennes et à faire la paix. Leurs principaux ports furent bloqués depuis la Nouvelle-Écosse jusqu’au Mexique. Des corps considérables de troupes furent mis sur les flottes pour attaquer les principaux centres de la république. Washington et la Nouvelle-Orléans furent les deux points, au centre et au sud, où l’on fit agir les plus grandes forces sous les ordres des généraux Ross et Packenham. Plattsburgh était le point au nord. Ces entreprises par la manière dont elles étaient distribuées devaient faire beaucoup de mal à l’ennemi.

La baie de Chesapeake était un des principaux points d’attaque. On avait déjà fait de fréquentes descentes dans ces parages. Dans le mois d’août le général Ross débarqua avec 5000 hommes à Benedict et s’avança vers Washington. Le commodore Barney brûla sa flottille à son approche dans la rivière Pautuxet, et ayant rallié la milice à ses marins, voulut arrêter les Anglais à Bladensburg, où il fut culbuté et lui-même fait prisonnier. Ross continuant son chemin, prit Washington sans coup-férir,

  1. Gurwood : Wellington’s dispatches Vol. X, p. 109.