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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome IV, 1852.djvu/128

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HISTOIHE DU CANADA.

par M. Papineau à la présidence de l’assemblée, quoique M. Papineau fût l’un de ses plus jeunes membres, et eût à peine 26 ans. Plus ardent que son père, qui s’était distingué dans nos premières luttes parlementaires, il devait porter ses principes beaucoup plus loin que lui.

Après avoir amendé l’acte des milices et augmenté les droits sur divers articles pour pourvoir aux besoins de la guerre si elle continuait, la chambre était revenue sur la question d’un agent en Angleterre. Elle avait passé une résolution à ce sujet, qui avait été repoussée comme les autres par le conseil législatif. L’Angleterre toujours opposée à ce système, le faisait rejeter par le conseil, chaque fois qu’on l’amenait devant la législature, et faisait déclarer que le gouverneur était la seule voie constitutionnelle de correspondance entre les deux corps législatifs et la métropole.

Ce qui avait fait désirer alors plus que jamais d’avoir un agent à Londres, c’est le bruit qui s’était répandu de la suggestion du juge Sewell de réunir toutes les colonies sous un seul gouvernement. L’assemblée déclara qu’elle persistait dans ses accusations contre ce juge et contre le juge Monk, et nomma de nouveau M. James Stuart pour aller les soutenir auprès de la métropole. Elle était encore occupée de cette question irritante lorsque la conclusion de la paix fut officiellement annoncée. La milice fut renvoyée dans ses foyers, et l’assemblée passa une résolution pour déclarer que sir George Prevost dans les circonstances nouvelles et singulièrement difficiles dans lesquelles il s’était trouvé, s’était distingué par son énergie, sa sagesse et son habileté. Elle lui vota cinq mille louis sterling pour lui acheter un service de table en argent, don que le conseil rejeta lorsqu’il fut soumis à son suffrage l’année suivante, malgré l’approbation que le prince régent avait donnée à l’administration et à la conduite militaire de ce gouverneur. Lorsque le parlement fut prorogé, le président de l’assemblée en présentant le bill des subsides, lui adressa ces paroles : « Les événemens de la dernière guerre ont resserré les liens qui unissent ensemble la Grande-Bretagne et les Canadas. Ces provinces lui ont été conservées dans des circonstances extrêmement difficiles. Lorsque la guerre a éclaté, ce pays était sans troupes et sans argent, et votre excellence à la tête d’un peuple, en qui, disait-on, l’habitude de plus d’un demi-siècle de repos, avait détruit tout