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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome IV, 1852.djvu/162

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HISTOIRE DU CANADA.

tenir fermement les véritables principes de la constitution et les justes prérogatives de sa couronne.

C’étaient M.M. Papineau, Neilson et Cuvillier qui avaient dirigé la chambre dans le grand débat sur les finances avec le bureau colonial, représenté ici par le gouverneur et le conseil. M.M. Papineau et Neilson s’étaient chargés de la discussion du principe ; M. Cuvillier des chiffres et de la comptabilité. Ils firent preuve qu’ils étaient parfaitement maîtres de leur sujet, et que les ministres n’étaient pas capables de leur en imposer ni de les trouver en défaut sur aucun point relatif à l’impôt et aux finances ; mais celui-ci avait le oui et le non, le pouvoir et la force, et il en avait usé largement pour dissoudre le parlement. À peine un seul parlement avait-il atteint son terme naturel depuis plusieurs années. Cette situation extraordinaire devait enfin finir, car les autres affaires étaient entravées et les esprits se montaient. C’est cette extrémité que les partisans de l’union attendaient. La question du partage des droits de douane avec le Haut-Canada présentait à leurs yeux des motifs suffisans pour la justifier. Le Bas-Canada y était opposé, mais suivant eux, pas jusqu’au point de lever l’étendard de la révolte. L’on pouvait compter sur le clergé catholique au chef duquel on avait fait des concessions suffisantes pour le tranquilliser sur la nouvelle situation que l’union ferait aux peuples de son église, et le clergé catholique avait une influence toute puissante sur eux. Les ministres pressés toujours de plus en plus par Ellice et ses amis, prirent enfin la résolution d’exécuter ce grand projet et d’introduire au parlement un bill pour révoquer l’acte de 91.