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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome IV, 1852.djvu/229

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HISTOIRE DU CANADA.

fit une proposition dans ce sens qui fut repoussée. En réponse aux remarques du gouverneur, touchant la perte du bill de subsides de la dernière session, la chambre observa qu’élue par le peuple, elle devait en partager le sort, et que son plus grand désir devait être de travailler pour son bonheur. Elle organisa ses comités ordinaires, mais elle refusa d’en nommer un, suivant l’usage, de bonne correspondance avec le conseil législatif. « C’est une insulte, disait M. Bourdages, de correspondre avec un corps qui a ouvertement déclaré que nous voulions établir une république française. » L’assemblée reprit l’enquête du 21 mai.

Elle reçut presqu’aussitôt plusieurs messages du château. Le 13, elle en reçut un sur le bill de subsides, et un autre sur le siège de M. Mondelet dans son sein, qu’elle avait déclaré vacant deux ans auparavant par suite de sa nomination au conseil exécutif. Le ministre approuvait le gouverneur de n’avoir pas fait procéder à une nouvelle élection dans un cas où la chambre avait outrepassé son pouvoir. Le lendemain on lui en remettait un autre au sujet du conseil législatif en réponse à l’adresse de la dernière session.

« L’objet que l’on a en vue par cette adresse, disait M. Stanley, est de prier Sa Majesté de vouloir autoriser une convention nationale du peuple du Bas-Canada à l’effet de mettre de côté les autorités législatives et de prendre en considération lequel de deux modes sera adopté pour détruire entièrement la constitution, l’introduction du principe électif ou l’entière abolition du conseil législatif. Sa Majesté veut bien ne voir dans le mode projeté que le résultat d’une extrême légèreté ; elle ne pourra jamais être conseillée de donner son assentiment à ce projet, vu qu’elle doit considérer une semblable mesure comme incompatible avec l’existence même des institutions monarchiques ; mais elle sera disposée volontiers à sanctionner toute mesure qui pourrait tendre à maintenir l’indépendance et à élever le caractère du conseil législatif.

« Je ne suis pas prêt à lui conseiller de recommander au parlement une démarche aussi sérieuse que celle de révoquer l’acte de 91… mais si les événemens venaient malheureusement à forcer le parlement à exercer son autorité suprême, pour apaiser les dissensions intestines dans la colonie, mon devoir serait de