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HISTOIRE DU CANADA.

contre les mesures arbitraires et inconstitutionnelles des représentans du peuple, et que M. Viger ne devait pas être considéré comme l’agent de la population anglaise.

L’assemblée après avoir voté les appropriations nécessaires pour l’éducation, les institutions charitables, les chemins et les améliorations intérieures, laissant de côté la liste civile, commença à se disperser. Le gouverneur ne la voyant plus en nombre, la prorogea en observant que ses procédés ne lui avaient pas permis de lui communiquer les dépêches du ministre sur les difficultés financières ; que puisqu’elle en avait appelé au parlement impérial, chaque parti devait se soumettre à son autorité suprême, mais qu’il devait déclarer que le langage des 92 résolutions était si contraire à l’urbanité et à la modération bien connues des Canadiens, que ceux qui ne connaissaient pas le véritable état des choses ne pourraient s’empêcher de croire qu’elles ne fussent le fruit d’une excitation extraordinaire et générale ; que néanmoins quelque fussent les sentimens qui régnaient dans l’enceinte de l’assemblée la tranquillité la plus profonde régnait au dehors.

Cette dernière observation était des plus imprudentes. C’était inviter les membres qui avaient voté pour les 92 résolutions à prouver au gouverneur qu’ils exprimaient les sentimens de la masse du peuple ; et c’est ce qu’ils firent en organisant partout une agitation générale qui aboutit à l’insurrection.