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HISTOIRE DU CANADA

thètes offensantes pour les chefs du parti canadien, que M. Baring voulut faire effacer, parce qu’elles devaient tendre à irriter, et que d’ailleurs ce gouverneur était un homme indiscret et d’un esprit faible. Le comité interrogea sir James Kempt, MM. Viger, Morin, Ellice, J. Stuart, Gillespie et le capt. McKennan. M. Morin avait eu une conférence d’une heure et demie avec M. Stanley et sir James Graham, dans laquelle ils avaient discuté la question des finances et celle d’un conseil législatif électif. Quant à sir James Kempt, il disait que le seul moyen de terminer les différens serait d’assurer le payement des fonctionnaires par un acte du parlement impérial, et que quant au conseil exécutif, il s’était dispensé de ses services lorsqu’il était gouverneur du Canada ; M. J. Stuart pensait qu’il fallait réorganiser la chambre d’assemblée pour assurer une majorité anglaise, ou réunir les deux Canadas et donner le pouvoir au conseil exécutif de se renouveler lui-même et de renouveler le conseil législatif.

C’est pendant que la question canadienne était devant ce comité qu’une partie des ministres résigna sur la question des biens de l’Irlande. M. Stanley fut remplacé au ministère des colonies par M. Spring Rice. Cette nouvelle accueillie avec joie en Canada, où M. Stanley avait perdu par sa conduite récente la popularité que ses discours de 1822 lui avait acquise, exerça peu d’influence sur nos destinées. Le rapport que présenta le comité ne concluait à rien et laissait les choses dans l’état où elles étaient. Il était très court et à dessein contraint et fort ambigu, pour ne pas mécontenter trop fort aucun parti. Il laissait la solution de toutes les questions au bureau colonial. Cependant il avait causé beaucoup de discussions dans le comité. M. Stanley avait voulu y faire approuver sa conduite, et il y avait fait mettre des additions dans ce sens auxquelles M. Roebuck s’était opposé et qui avaient été retranchées. Sir James Graham et M. Robinson avaient soutenu le ministre contre MM. Roebuck, Howick et Labouchère. On avait débattu quatre heures, et obtenu une majorité de 2 voix.

Les comités de district siégeaient toujours en Canada. Ils avaient acheminé des pétitions portant plus de 60,000 signatures à Londres ; ils correspondaient avec nos agens et passaient résolutions sur résolutions pour tenir le peuple en haleine. On lut