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Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome IV, 1852.djvu/260

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HISTOIRE DU CANADA

tions à adopter des conclusions plus hostiles contre la seule chambre qui restait inébranlable.

Le rapport de cette commission fut mis devant le parlement impérial dès le commencement de la session. Il formait un volume imprimé de plus de 400 pages folio et renfermait à peine une suggestion nouvelle. Les commissaires recommandaient séparément ou collectivement d’employer les deniers publics sans le concours des représentans ; d’user de mesures coercitives pour forcer l’assemblée à se soumettre, justifiaient le conseil législatif d’avoir rejeté les six mois de subsides, et suggéraient de faire représenter la minorité en changeant la loi d’élection de manière à donner plus d’avantage à l’électeur anglais qu’à l’électeur canadien. Il fallait persister dans la demande d’une liste civile de £19,000 pour la vie du roi ou pour un terme de sept ans au moins, refuser un conseil législatif électif et le système responsable, maintenir la compagnie des terres et s’opposer à l’union des deux Canadas. Lord Gosford n’approuvait pas toutes ces suggestions, et il était d’opinion qu’il fallait libéraliser les deux conseils en y faisant entrer une forte proportion d’hommes partageant les opinions de la majorité de l’assemblée.

Lord John Russell proposa une série de résolutions dans les communes, conformes aux suggestions les plus hostiles, et qui suscitèrent des débats qui durèrent trois jours, le 6, le 8 et le 9 mars 1837. Lord John Russell lui-même, M. Stanley, M. Robinson, sir George Grey, M. Gladstone et lord Howick furent les principaux orateurs en faveur du ministère, ainsi que M. Labouchère qui se trouva cette fois contre les Canadiens. MM. Leader, O’Connell, Roebuck, sir William Molesworth, le colonel Thompson et M. Hume contre. Il y eut plusieurs divisions ; mais la minorité fut très faible chaque fois. La proposition de M. Leader de rendre le conseil législatif électif, ne rallia que 56 voix contre 318, et encore cette minorité tomba-t-elle de l’adoption finale des résolutions.

Le ministre ne manqua pas de tirer parti de la défection des autres colonies. Aucune de ces colonies, dit-il, n’avance des prétentions semblables à celles du Bas-Canada, et tout présage un arrangement satisfaisant avec elles. Rendre le conseil législatif électif, serait créer une seconde chambre d’assemblée et un con-