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HISTOIRE DU CANADA.

l’idée, devant les yeux, la puissance et la situation relative de l’Angleterre et du Canada. Profitant de l’expulsion de M. Hart qu’elle venait de renouveler, il résolut de mettre fin à un parlement où l’on ne paraissait pas d’humeur à s’en laisser imposer, et qu’il croyait avoir tous les droits de mener à sa guise. Il se rendit au conseil législatif accompagné d’une suite nombreuse, et manda les représentans devant lui. Tout s’était passé de manière qu’ils n’eurent connaissance de son intention que lorsque les grenadiers de sa garde arrivèrent devant leur porte. « Messieurs, leur dit-il, lorsque je m’adressais à vous au commencement de la session, je n’avais aucune raison de douter de votre modération, ni de votre prudence, et je mettais une pleine confiance en toutes deux. J’attendais de vous que guidés par ces principes, vous feriez un généreux sacrifice de toute animosité personnelle, de tout mécontentement particulier ; que vous porteriez une attention vigilante aux intérêts de votre pays ; que vous rempliriez vos devoirs publics avec zèle et promptitude et une persévérance inébranlable. J’attendais de vous des efforts sincères pour le raffermissement de la concorde et une soigneuse retenue sur tout ce qui pourrait avoir une tendance à la troubler. J’ai cru que vous observeriez tous les égards qui sont dus, et par cela même indispensables aux autres branches de la législature, et que vous vous empresseriez de coopérer cordialement avec elles dans tout ce qui pourrait contribuer au bonheur et au bien-être de la colonie. J’avais le droit de m’attendre à cela de votre part, parce que c’était votre devoir, parce que ç’aurait été fournir un témoignage certain au gouvernement de la loyauté et de l’attachement que vous professez avec tant d’ardeur et dont je crois que vous être pénétrés, parce qu’enfin la conjoncture critique surtout, la situation précaire dans laquelle nous nous trouvons à l’égard des États-Unis l’exigeaient d’une manière toute particulière. Je regrette d’avoir à ajouter que j’ai été trompé dans cette attente et dans toutes mes espérances.

« Vous avez consumé dans les débats ingrats, excités par des animosités personnelles et des contestations frivoles sur des objets et des formalités futiles, ce temps et ces talens que vous deviez au public. Vous avez préféré abuser de vos fonctions et négliger les devoirs élevés et importans que vous étiez tenus envers votre