PORCI’E Por. Pleuft au grand upiter qu’il dominaft encore, Nous n’aurions pas les maux qui nous tenallent ore, Nous avions bien-heureux en repos fouhaité, Sans perte feulement que de la liberté : Nous ne verrions fous luy la Ville pleine d’armes, Commife à l’abandon d’vn amas de gendarmes. Rome ne verroit pas vn millier de preferits. Sous l’appas d’vn guerdon en tant de lieux meurtris : Ny pan diners cantons tant de teftes tranchees, Pour vn efpouuantail aux roftres attachees, Or, iete plains Cefar ! Cefar se plans ta mort Et confeffe à prefent que l’on t’a fait grand tort :: Tu deuous encore viure, & deuois encore estre De ce chetif Empire le Prince & le maiſtre : Vrayment ie te regrette, cuide fermement Que Brute
que Caßie ont fait iniuftement.. N. Et qu’est-cela Madame ? eftes-vous en vous mef (me ?
Ou fi l’extremité d’vne douleur extreme Contraint voftre estomach de vomir ces propos ? Por. Nourrice ie le dy pour le commun repos. (vie ? No. Et quoy ? voudriez-vous donc que Cefar fuften. P. Mais ie voudrois encor qu’iltinf Rome afferuie. No. He Dieux que dites-vous ? P. Te dy la verité. No. De vouloir nostre mal ? P. Mais noftre vtilité.. Nour. Vtilité de voir vn gran nous contraindre ? Por. Non, mais de plufieurs maux il faut choiſir le moindre.
Puis qu’il est arresté par le decret des Dieux Que ce puffant Empire acquis par nos ayeux, Courbe fon dos fuiet fous le pouuoir d’vn homme : T’affecte plustoft voir nostre dolente Rome Serue des volontez de quelque Prince doux, Quobeir aux fureurs de ces Scythiques Lous, De ces trois inhumaius, qui n’ont en leur courage D Digitized by Google
