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Page:Garnier - Les tragedies de Robert Garnier - 1605.djvu/51

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PORCIE.

PORCIZ. ! No. Cen’eft que pour un temps : pour vn temps les mes faits

"> Demeurent impunis à ceux qui les ont faits. Et mefme diroit-on, voyant que la Fortune A leurs mauuais deffeins fe demonftre opportune, "Que les Diene font pour eux, mais ils le font ex Afin de les punir plus aigremont aprés. Por. Nourrice, ie ne ffwy : mais vne frroide crainte S’eft depuis quelque temps en ma poitrine empreinte, Quime gele lesos, peureufe me fait (prése

Soupçonner maugré moy que Brute foit desfait. No. Madame, ofter, de vous ce foupçon domageable Po. Helas ! Nourrice, belas, s’il eftoit veritable ! N.veritable ! non non.P.Hé Dieux que i’en ay peur ! N. la peur ne print iamais racine en brane cœur. Eloignez-la de vous, puis d’vne humble priere. Sollicitez des Dieux la faueur couftumiere. Po.0 Dienx qui gouuernez de vos puiffantes mains Le variable fort des affaires mondains, 39

Et qui du ciel moteur des boules tournoyantes Lancez fur les mefchans vos dardes foudroyantes : [ Dieux, qui iuftes bons, prefidez aux combas, Et ceux là qu’il vous plaiſt boulenerſez à bas, Qui foufflez le courage aux troupes enflammees, Qui tenez en vos mains le falut des armees : Si du brafier Troyen vous fauuaftes iadis.. Nes Dardanes ayeux fur les flots affourdis, : Et puis les retirans de la rage des ondes Arreftaftes icy leurs courfes vagabondes : Si de leur race encor fertilement croiffant, Vous anez eflené cet Empire puiffant, Qui borne fa grandeur des bornes de la terre si de tels nourriçons inuincibles en guerre, Vous avez en tonfiours chere l’authorité, 15

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