Page:Garnir - À la Boule plate.djvu/142

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Périnet, qui, pour le moment, disparaissait, comme démanchée au bout d’un col-manchette, dans une boîte de Veni, vidi, vici, Charles le reconnut de derrière aux épaules cintrées de sa redingote, à la raie correcte des cheveux gluants de pommade. Le chausseur bascula la tête, la sortit de la boîte, la remit dans son col et, ayant encore une fois respiré l’arôme des cigares, il se vissa un monocle dans l’arcade pour dévisager Charles.

Après quoi, sans une gêne, d’un air de bienveillance, il lui tendit la main :

— Ce ne sont que les esprits médiocres qui connaissent la rancune, mon châr, prononça-t-il de sa voix qui suçait les mots comme des « boules de seiu ». Pour le surplus, j’ai mis votre sortie — un peu intempestive, que diable… le mot n’est pas trop fort, n’est-ce pas ? — sur le compte du jus de la treille… voui… du jus de la treille… voui… de la treille…

Il observait maintenant avec un malaise croissant — voui… voui… — Charles impassible. Mais réflexion faite, Charles ne releva pas « le jus de la treille » ; il se sentait partagé entre le rire et la compassion, pour ce « krotter » en redingote de jeune premier de Charleroi ; d’ailleurs un regard de Rose, auquel il fut heureux d’obéir, le retint.

Il serra la main tendue de Périnet. Chacun eut l’air