Page:Garnir - À la Boule plate.djvu/191

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ce que vous faites, c’est pour un bien, n’est-ce pas ? Je veux seulement vous dire que les racontages des voisins, moi je suis au-dessus de ça…

Mais des sanglots brusquement crevèrent dans sa gorge.

— Oui, ça vaut mieux : allez-vous en, dit-elle ; je vous demande pardon si je ne sais pas faire autrement que pleurer ; j’avais cru que vous resteriez près de moi comme un ami, mais c’est écrit que je dois avoir tout ; un chagrin de plus, ça passera avec les autres.

Sa désolation était si profonde, si vraie, que Charles lui saisit les deux mains, gagné, lui aussi, par l’émotion.

— Vous avez raison, Madame Rose, on dira ce qu’on voudra, mais je ne vous laisserai pas toute seule dans cette maison si triste… Je suis trop votre ami pour ça.

— Faites comme vous voulez, dit-elle.

Plus jamais il ne fut entre eux question du départ.

Elle vécut désormais dans l’attente, sinon dans l’espérance, d’une lettre de Berlin. Les jours passaient, rien ne venait. Ils ne parlèrent qu’une fois d’Odon. Charles dit à Rose :

— Vous devriez peut-être songer à demander le