Page:Garnir - Le Commandant Gardedieu, 1930.djvu/150

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— Bé ! c’est le Commandant Gardedieu !… Qu’ée nouvelle, hon, mon commandant ?…

La voix — c’était celle du fieu d’Édouard Stranard, le peintre en bâtiments du trou Oudart, — sonnait joyeusement, avec l’accent montois, sous la voûte vitrée. Ce jeune homme, apprenti chez un peintre décorateur parisien, était tout heureux de tomber sur un concitoyen ; je le fus d’autant plus qu’il s’offrit à me guider, dans ce Musée où il y a des tas de tableaux dont on ne comprend pas le sujet, faute d’une bonne explication écrite en dessous. Il m’expliqua, en effet, à quelle école avaient été tels et tels peintres et quels maîtres ils avaient eus ; comme nous nous arrêtions devant un tableau représentant des ruines dans la campagne romaine, je lui fis remarquer qu’une colonne aux pierres à moitié déchaussées, qui se trouvait au milieu du paysage, avait le profil de la fontaine du Marché-aux-Poulets, quand on arrive par la Cour du Noir-Lévrier.

À partir de ce moment-là, nous ne parlâmes plus que de Mons. Une vieille femme de Franz Hals ne nous intéressa que parce qu’elle portait un bonnet de tulle blanc tuyauté, comme celui de Ma tante Sophie dont le magasin de grès et poteries se trouve dans une cave du Petit-Marché. Nous évoquâmes