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Page:Gaskell - Autour du sofa.djvu/207

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LADY LUDLOW.

pierres dans un coin de la ferme de maître Hale ; c’est M. Gray qui l’a payé ; tout est prêt pour bâtir ; mon père dit comme cela, qu’il travaillerait nuit et jour, et qu’avec mon petit frère Tom, qui lui porterait le mortier, ce serait, bientôt fini, si M. Gray voulait seulement lui permettre de commencer, plutôt que de se chagriner comme il le fait de ce que personne ne lui prête assistance

Henry Gregsone ignorait évidemment la part que milady avait dans cette affaire.

« Si j’avais un petit brin de mon argent, poursuivit-il, j’achèterais un coin de terre à M. Brook ; il en a justement une petite pièce à vendre au tournant du sentier de Nadow, et je le donnerais à M. Gray ; puisque Votre Seigneurie pense que l’on peut bien m’instruire, peut-être que plus tard je deviendrais maître d’école.

— Vous avez un bon cœur, mon enfant, répliqua lady Ludlow : mais, avant de mettre à exécution le projet dont vous parlez, il est nécessaire de réfléchir à bien des choses que vous ne pourriez comprendre ; cependant on essayera.

— L’École, milady, m’écriai-je, supposant qu’elle se trompait.

— Oui, chère petite, répondit-elle ; j’en ferai l’essai pour l’amour de M. Horner, pour l’amour de notre pasteur et pour celui de ce brave enfant. Priez M. Gray, dit-elle à Henry, de venir me parler ce soir à propos du terrain ; il est inutile de s’adresser à un dissident ; et ne manquez pas de dire à votre père qu’il sera chargé de la bâtisse et que votre petit frère Tom lui portera le mortier.

— Et que je serai maître d’école ? demanda vivement Henry.

— Nous verrons cela, répliqua lady Ludlow, qui s’amusait de l’ardeur juvénile du petit Gregsone ; il se pas-