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Page:Gaskell - Autour du sofa.djvu/219

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LADY LUDLOW.

teur Trévor, celui qui avait soigné Henry Gregsone et M. Gray, avait épousé la sœur de Mark ; c’est là tout ce que savait lady Ludlow sur la famille Gibson ; et rien de tout cela ne nous apprenait ce que Bessy pouvait être.

Ce mystère, néanmoins, se découvrit avec le temps. Douze ans à peu près avant mon arrivée au château de milady, miss Galindo avait fait un voyage à Warwick au sujet de diverses emplettes qu’on ne peut faire en général que dans un chef-lieu de comté. C’est dans cette ville que demeurait Mme Trévor. Je ne crois pas que la femme du docteur ait jamais su le désir que son frère avait eu d’épouser miss Galindo ; elle était enfant à l’époque où la demande avait été faite ; et, en cas de refus, il est rare que l’on parle de ce genre d’affaires dans la famille du jeune homme éconduit ; mais les Gibson et les Galindo avaient été voisins de campagne, et s’étaient connus trop longtemps pour que les membres des deux familles, qui se rencontraient loin du pays natal, ne se fissent pas un plaisir de renouer entre eux les relations qui avaient uni leurs parents. C’était donc chez le docteur Trévor que miss Galindo faisait porter ses paquets lorsqu’elle allait faire ses achats à Warwick ; et lorsque par hasard elle sortait du comté, c’était chez Mme Trévor qu’elle allait attendre l’arrivée de la diligence qui devait la prendre au passage. Elle avait son couvert mis à la table du docteur, comme si elle eût été de la famille ; et c’était la sœur de Mark Gibson qui gérait pour elle ses affaires du bazar.

Un jour, miss Galindo se trouvait chez le docteur, où elle se reposait en attendant qu’on se mît à table. M. Trévor était parti pour sa tournée du matin, avant l’arrivée du courrier. Il se fit attendre assez longtemps, et miss Galindo, Mme Trévor et ses huit enfants étaient