Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/107

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— Nancy, reprit-elle, après un long regard, comme si elle était surprise de rencontrer chez cette jeune personne autre chose que ce qu’elle avait attendu, et qu’elle fût amenée par là à lui parler autrement qu’elle n’en avait eu d’abord l’intention, Nancy, je vais vous parler clairement. Toutes les dames, toutes les mères ne vous parleraient pas comme je vous parle, sans colère, sans reproche, dans le seul but de savoir la vérité. Si je croyais ce qu’il y aurait de pis, si vous étiez une pauvre fille trompée par mon fils, je vous plaindrais encore. Mais, le connaissant comme je le connais, et vous voyant aujourd’hui, je ne crois pas cela. Je crois que vous avez pu être imprudente, légère dans votre conduite, mais non coupable. Dites-moi (et l’angoisse de la mère éclata, en dépit du calme et de la dignité de la femme bien élevée), dites-moi un mot pour m’assurer que je ne me trompe pas !

Mais Nancy Hine ne répondit rien ; elle poussa un faible sanglot et laissa retomber sa tête d’un air gauche et embarrassé, comme si la présence de la mère de Samuel lui parlant avec bonté et la regardant jusqu’au fond de l’âme, était une épreuve au-dessus de ses forces.

Cette pauvre mère, à laquelle son dernier espoir venait d’être enlevé, à laquelle son fils unique