Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

apparaissait, non seulement comme infidèle à ses serments, mais comme le séducteur systématique d’une jeune fille au-dessous de lui, sans autre attrait que sa grossière beauté, cette pauvre mère se laissa retomber et mit la main sur ses yeux, comme si elle eût voulu désormais cacher à sa vue le reste du monde.

Au bout d’un instant, elle fit un effort pour regarder de nouveau la jeune fille qui se remettait de son remords momentané et qui jetait autour d’elle des regards d’admiration mêlés à quelques sourires assez singuliers.

— D’après votre silence, mademoiselle, je suppose que je m’étais trompée et que… mais je veux vous épargner. Vous aurez assez à souffrir. Il me reste une question que je désire… que je suis obligée de vous faire : Combien y a-t-il de temps que ceci… et le mot qu’elle ne prononçait pas semblait l’étouffer… que ceci dure ?

— Je ne sais pas ce que vous voulez dire.

— Il faut que je m’explique plus clairement alors. Depuis combien de temps, Nancy Hine, avez-vous été la maîtresse de mon fils, de M. Rochdale ?

— Pas un jour, pas une heure, cria Nancy violemment, en s’approchant du canapé ; faites donc attention à ce que vous dites, madame Rochdale.