Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/109

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Je vous vaux bien. Je suis la femme de M. Rochdale.

La mère de M. Rochdale resta muette, regardant la jeune fille qui ôtait un anneau enfilé à un ruban autour de son cou, une bague d’alliance incontestable qu’elle passa à son doigt avec un geste résolu. C’était la main d’une femme habituée au travail qu’elle étendit sous les yeux de madame Rochdale.

— Voyez, que dites-vous de cela ? C’est lui qui l’a mis là. Toute votre colère ne peut pas l’en retirer. Je suis madame Samuel Rochdale, la femme de votre fils.

— Ah ! fit-elle avec un geste de répugnance. Puis, une seconde après, le vrai sentiment féminin rentra dans le cœur de cette vertueuse mère. Mieux vaut ceci que ce qu’on disait, mille fois mieux… Dieu soit loué !

Elle se rassit avec un profond soupir, en remettant la main sur ses yeux comme si elle cherchait à se rendre compte d’une vérité étonnante, impossible. Puis, elle dit lentement :

— Marthe, il me semble que cette… elle hésitait, ne sachant quel nom donner à Nancy ; puis ne lui en donnant point du tout : — Je crois qu’elle pourrait s’en aller.

Nancy, émue, intimidée, sans audace cette fois,