Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/181

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Et il avait évidemment envie de savoir si cette découverte lui était favorable ou non.

— Vous vous intéressez, à ce que je vois, à ces temps romanesques passés. Cependant, je croyais que vous ne faisiez pas de cas des anciennes familles ?

Il nous avait certainement entendus le matin. Jeanne le sentit. Elle rougit vivement, mais elle n’était ni honteuse ni troublée.

— Je serais fâchée de mépriser quelque chose à cause de son ancienneté, et, d’autre part, de faire cas de quelque chose uniquement à cause de son ancienneté.

— Vous croyez donc qu’il y a quelque chose de vrai dans la doctrine des races ?

Il le disait, non sans orgueil, mais avec un orgueil trop accoutumé à ce qu’il possède pour se soucier de la condamnation ou de l’approbation des autres. Jeanne lui répondit avec un orgueil de même nature, mais provenant d’une autre source :

— Voici ce que je crois ; en voyant comment les races et les familles déclinent et s’éteignent promptement, lorsqu’une famille est restée considérable pendant plusieurs siècles, la chance est que ses membres ont assez de belles qualités et la race entière assez de vitalité pour la rendre digne de son rang.