Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/234

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rarement plus que l’habitude ne le rendait nécessaire. J’entendis ce jour-là un coup à la porte ; je dis simplement que c’était sans doute lord Erlistoun, et je me mis à ranger mes papiers.

— Non, c’est lady Erlistoun. Je l’attendais. Ne vous en allez pas, Marc, je vous en prie.

Naturellement j’obéis.

Lady Erlistoun n’était jamais venue d’aussi bonne heure et si familièrement ; elle était rarement venue seule comme cette fois. Elle embrassa Jeanne légèrement, à la française, la remercia de la recevoir si tôt, tout en espérant qu’elle n’était pas fatiguée de la peine qu’elle avait prise la veille au soir.

— Mais vraiment, ma chère, vous chantez dans la perfection ! M. Browne, pourquoi ne m’aviez-vous pas dit cela plus tôt ? Quelle simplicité parfaite avec un style si achevé ! Votre cousine aurait été digne d’étudier sous Garcia.

— C’est ce que j’ai fait quelque temps.

Lady Erlistoun la regarda avec surprise.

— Il y a eu un moment où je croyais gagner ma vie avec ma voix.

— Vraiment ?

— Ce n’était pas la carrière que j’aurais choisie, mais je croyais à la nécessité probable de gagner mon pain. Je n’avais que ma voix et je m’en serais