Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/280

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Tranquillement, le bras de Jeanne sous le mien, nous sortîmes avec la foule. Un moment de plus et j’allais l’emmener dans la rue, en sûreté. Il ne devait pas en être ainsi.

Il y a, au bas de l’escalier, un point d’arrêt où les deux flots de l’auditoire se mêlent. Là, face à face, nous rencontrâmes lord Erlistoun.

Il était là souriant et causant, avec cet air d’attention absorbée qu’il avait coutume d’accorder à toute femme, comme si elle était pour l’instant, à ses yeux, la seule femme qui existât au monde. Sa belle tête était penchée vers elle, son bras la protégeait soigneusement : c’était assurément lord Erlistoun.

Il aurait pu passer sans qu’on l’aperçût, mais les yeux de sa compagne furent plus perçants.

— Miss Dowglas ! ma chère miss Dowglas ! s’écria la joyeuse voix de lady Émily Gage.

Ainsi… on s’arrêta, on se dit bonjour. Ce fut l’affaire d’un instant ; on appelait la voiture de lord Erlistoun. Ils furent entraînés par la foule. Jeanne resta avec moi. Elle s’appuyait pesamment sur mon bras.

— Voulez-vous rentrer ? demandai-je.

— Oui.

À peine étions-nous dans le Strand qu’une main me toucha.