Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/32

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donc de l’armoire ses habits du dimanche, qu’elle n’avait pas eu le cœur de déballer depuis qu’elle était à Manchester, mais qu’elle voulait mettre cette fois pour faire honneur à Guillaume. Elle mit son chapeau à la vieille mode, garni de vraie dentelle, le manteau de drap écarlate qu’elle possédait depuis son mariage, mais qui était resté d’une fraîcheur parfaite, et elle se mit en marche pour son ambassade secrète. Sans se rappeler comment elle l’avait appris, elle savait que les Palmer habitaient rue de la Couronne ; et demandant modestement son chemin, elle arriva dans la rue à quatre heures moins un quart. Elle s’arrêta pour demander le numéro ; la femme à laquelle elle s’adressa lui dit que Suzanne Palmer ne renvoyait ses écoliers qu’à quatre heures, et l’engagea à s’asseoir chez elle en attendant.

— Car, dit-elle en souriant, ceux qui demandent Suzanne Palmer demandent une bonne amie à nous ; elle est même un peu notre cousine. Asseyez-vous, madame, asseyez-vous. Je vais essuyer la chaise afin qu’elle ne salisse pas votre manteau. Ma mère portait autrefois un manteau éclatant comme celui-là, et c’est bien joli quand les champs sont verts.

— Connaissez-vous Suzanne Palmer depuis long-