Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/33

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temps ? demanda madame Leigh, enchantée de l’admiration qu’excitait son manteau.

— Depuis qu’elle est venue vivre dans notre rue, ma petite Sara va à son école.

— Et quelle sorte de fille peut-elle être, car je ne l’ai jamais vue ?

— Ah ! pour la figure, je n’en sais rien. Il y a si longtemps que je la connais que j’ai oublié ce que j’en ai pensé au premier abord. Mon mari dit qu’il n’a jamais vu un sourire comme le sien pour réjouir le cœur. Mais peut-être ce n’est pas de sa figure que vous vous préoccupez. Ce que je peux dire de mieux de sa figure, c’est qu’un étranger l’arrêterait dans la rue pour lui demander un service. Tous les petits enfants se serrent contre elle tant qu’ils peuvent ; elle en a quelquefois trois ou quatre suspendus à la fois à son tablier.

— Est-elle fière du tout ?

— Fière ! Allons donc, vous n’avez jamais vu personne de moins fier ; son père est fier ; mais elle n’est pas fière du tout. Vous ne connaissez guère Suzanne Palmer si vous vous imaginez qu’elle est fière. Elle vient tout doucement ici pour faire ce dont on a besoin, un rien peut-être que tout le monde pourrait faire, mais à quoi on ne songe guère pour les autres. Elle apporte son dé et elle raccommode les affaires des enfants, et elle écrit