Page:Gaskell Craik - Trois histoires d amour.djvu/34

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toutes les lettres de Betsy Harper à sa petite fille, qui est en service, et elle ne dérange jamais personne, ce qui est une grande chose à mon idée. Tenez, voilà les enfants qui passent, l’école est levée. Vous la trouverez maintenant, madame, prête à vous écouter et à vous aider. Mais personne de nous ne la contrarie en la dérangeant à l’heure des classes.

Le cœur de la pauvre madame Leigh commençait à battre, et elle avait presque envie de s’en retourner chez elle. Élevée à la campagne, elle était timide avec les étrangers, et cette Suzanne Palmer était évidemment une dame, d’après tout ce qu’on en disait. Elle frappa donc timidement à la porte qu’on lui indiqua, et lorsqu’on ouvrit, elle fit simplement la révérence sans parler. Suzanne tenait sa petite nièce dans ses bras, l’enfant se pressait tendrement contre son sein, mais elle la posa doucement par terre, et plaça aussitôt une chaise dans le meilleur coin de la chambre pour madame Leigh, dès qu’elle lui eut dit son nom.

— Ce n’est pas Guillaume qui m’a demandé de venir, ajouta la mère d’un ton d’excuse ; mais j’avais envie de vous parler moi-même.

Suzanne rougit violemment et se baissa pour relever la petite fille. Au bout d’un instant madame Leigh reprit :