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Chapitre dix-neuvième.
Du chien courant et de toute sa nature.


Chien courant est une manière de chienz que pou de gens sont qui n’en ayent veuz ; toutesvoyes pour devisier comme chien courant doit estre tenu pour bon et pour bel, je deviseray de leurs manières. De tous poillz de chiens courans y a de bons et de mauveis, einsi que des levriers et d’autres chienz ; mes le plus commun poill qui soit bon de chienz courans si est noir catruillé[1]. Aussi bonté de chien courant, einsi que de toutes autres natures de chienz, vient de droit cuer et de bonne nature de bon père et de bonne mère. Et aussi, comme j’ay dit du levrier, on les puet bien aidier à fere bons et bien les enseinher et duire en les bien chevauchier et accompaihner, en fesant plaisirs et bonnes cuyrées, quant ils ont bien fet, et en blasmant et en batant quant ils font mal ; car ils sont bestes, si les convient monstrer de fet ce que on vuelt qu’ilz fassent.

Biau chien courant doit estre grant et gros de corps, et doit avoir grosses narines et ouvertes et long musel et gros lèvres bien pendans et avalées ; yeulx gros et vermeillz ou noirs ; front et teste grosse et large ; oreilles bien pendans et avalées et larges et espesses ; gros col ; gros piz ; grosses espaules ; grosses

  1. Catruillé. Dans l’édition de Vérard, le mot catruillé est remplacé par celui de tavelé qui signifie semé de taches.