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avec les chiens, et les deux au devant aux avantaiges et lès[1] acours des bestes et il ne puet estre que en aucun lieu il ne se face abayer, ou que en passant ils ne le fièrent ; et s’il se fet abayer, si facent comme j’ai dit ; et einsi aillent tousjours après jusques tant que la nuyt les y preinhe. Et s’ilz l’avoient blessié et la nuyt les y prenoit, mès qu’il soit féru en bon lieu, ilz doivent reprendre leurs chiens et demourer le plus près qu’ilz pourront d’ilec, en aucune borde. Et s’il n’y avoit borde[2], ilz doivent demourer en mi le bois ; quar chescun archier, que vuelt fère à droit son mestier, doit aporter esche[3], pierre et fer pour fère du feu. Et doit aussi chescun archier porter un pain troussé derrière lui et un petit barillet de vin ; quar on ne scet les aventures qui avienent en chasse.

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  1. Lès. À côté.

    Quand la vieille voit que léans
    N’avoit qu’eux deux tant seulement
    Lès lui s’assied tout bellement
    Et si luy commence à preschier.

    Roman de la Rose, vers 13499.
  2. Borde. Habitation, cabane. On lit dans le roman d’Aubery :
    « N’y trouvissiez ne borde ne maison. »

    Le mot borde signifiait principalement une habitation rurale. Les expressions borderie, boërie, servaient à désigner la portion de terre comprise dans la location de la borde. On trouve ces passages dans de vieux titres cités par Ducange :

    « Je Guillaume des Francs, escuyer, cognois et confesse et advoue à tenir… une bordie qui contient en soi six septérées de terre. »

    « Icellui Bernard et un varlet du suppliant alèrent au lieu de Saint-Felix en une boerie ou métairie du lieu de Valières. »

    Dans le Médoc on se sert encore du mot borde pour désigner une petite habitation à laquelle est joint un minime tènement de terre ; et du nom de bordier pour appeler le colon auquel la borde est louée.

  3. Esche. Hache.