Ains se soubmisdrent
En son décret ; et ainsi lui promisdrent ;
Et devant lui en jugement se misdrent ;
Et les dames leur povoir luy commisdrent
En son absence.
Toutes dirent qu’il a sens et science,
Et de chacun escouter patience,
Et en amour bien grant expérience,
Et grand savoir,
Valeur, bonté, hault cœur et bon vouloir
Et droit avis pour connoître le voir[1] ;
Et qu’il vaut bien à belle dame avoir.
Aussi son port
En fait assez témoignage et rapport ;
Car il porte en son mot par déport,
Comme celui qu’amour maine à bon port :
J’ai belle Dame.
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Alain Chartier, né en 1386, mort en 1458, n’a pu parler de Jehan second, car ce prince n’a hérité du comté de Foix qu’en 1470. C’est donc bien le fils d’Archambaud de Grailly qu’Alain Chartier appelle l’hoir, l’héritier de Phœbus. C’est celui-là qui portait pour devise : J’ai belle dame. Or, au verso du dernier feuillet du manuscrit, no 7098, on lit ces deux vers :
Ce livre est à celuy qui sans blasme
En son droit mot porte : J’ai belle dame.
- ↑ Le voir, le vrai.
« Ce n’est pas fable que dire vos volons,
» Ansoiz est voirs autressi com sermon. »
Roman d’Amite et d’Amis, vers 6 et 7.