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Page:Gaston Phoebus - La Chasse, J-Lavallee, 1854.djvu/47

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après coup. Elle est d’une écriture plus grosse, plus contournée que le caractère du corps de l’ouvrage. Je serais volontiers porté à admettre l’opinion du savant M. Paulin Paris, et à penser que ce manuscrit a été écrit sous les yeux de Gaston lui-même, qui voulait conserver un exemplaire de son ouvrage. Dans ce cas, il serait tracé de la main d’un des quatre secrétaires que « par esbatement Gaston ne nommoit ne Jehan, ne Gautier, ne Guillaume, mais qu’il appeloit Mal-me-sert[1]. » Ce livre aurait ensuite passé par héritage entre les mains de Matthieu de Castelbon, d’Isabelle de Foix et de Jehan Ier. Au reste, ceci n’est qu’une conjecture. Un seul point est certain, c’est que ce livre, ayant été la propriété de Jehan Ier, ne saurait avoir été transcrit postérieurement à l’année 1436. C’est donc le plus ancien, c’est aussi le plus correct des manuscrits qu’il m’a été possible de consulter.

Après ce manuscrit, celui qui m’a semblé le plus curieux est aussi conservé maintenant à la Bibliothèque nationale. Il porte le no 7097. L’écriture en est un peu moins belle que celle du no 7098. L’orthographe en est aussi plus moderne. Dans celui de Jehan Ier on trouve toujours le mot car écrit quar, selon l’étymologie latine quare. Le son que nous exprimons maintenant à l’aide des lettres gn, comme dans les mots baigner, montagne, y est rendu par les lettres nh : bainher, montainhe. C’était, aux xiiie et xive siècles, la manière d’écrire adoptée dans la langue d’Oc. C’est encore l’orthographe employée dans le patois béarnais et dans la langue portugaise. Au contraire, le no 7097 écrit toujours car, montagne, ce qui est évidemment plus moderne de près d’un siècle.

Mais si ce manuscrit est moins ancien que celui de Jehan Ier, il lui est bien supérieur pour les miniatures magnifiques dont il est enrichi. Les vignettes des deux volumes sont la reproduction plus ou moins altérée d’un type primitif. Les artistes qui les ont exécutées les ont seulement modifiées selon leur caprice ou

  1. Froissart, 3e vol. ch. viii.