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Page:Gaston Phoebus - Le Livre des oraisons, 1893.djvu/34

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se délite, ma pensée et tout mon entendement et tout lesperit par le désirer de ta vision soit enflammée, preigne mon esperit eles comme un aigle et vieigne jusques à la biaultté de ta maison et au treusire de ta gloire. Si que sur la table de la réfection des souverains citoyens mengier de tes choses rescostes. Tu sires vueilles estre ma exultation qui es ma espérance, ma salut, et ma rédemption. Tu es ma ioye, mon loyer ; marme sires demande toy tousiours, tu sires li otroye que en demandant ne defaille.

XVII

Vray Dieu illumination des couraiges qui te voyent et vie des armes qui tayment et vertu des cogitations de ceulx qui te quièrent pour quoy adiuster a ta doulce amour, ie te pri sire humblement et de cuer quil te plaise de moy faire oublier toutes vaines choses temporeles. Car sires iay bonte et dommaige en soutenir les choses de cest monde. Triste chose est à moy de ce que ie voy et oy que toutes choses passent ; ay désiré doulz Dieu et donne à mon cuer ioye et vieing a moy, ie te voye, se tu tiens les maisons de marme estroites, soit eslargi mon chemin par où tu vieignes a elle, car elle est très mauvaise. Ha sires ie le confesse car ie le say et tu le sces, car iay failt moult de choses ou ie tay offendu, maiz sire qui lamendera nul autre fors toy à qui ie crie mercy ; de mes choses sires rescostes me monde et pardonne moy sil te plaist mes pechiez. Sires ie te pry humblement que les désirs de la char vueilles traire hors de moy, Sires marme soit dame de ma char, la raison et l’arme et ta grace et la maison et moy dedans et dehors sommes a ta voulenté. Donne moy sires que de vray cuer te puisse servir et loer, et ma langue et tous mes os. Dilate ma pensée et hausse le regard de mon cuer par quoy de subite cogitation le mien esperit atteigne toy perpétuel prudence ; oste moy sires les loyens par les quielx ie suis constraint, par toy que par toutes les choses sus dites ie ma prouche de toy. A toy seul je me haste, et a toy seul ie entende.

XVIII

Omnipotent Dieu et misericors pere et bon seigneur ayes mercy de moy très vil pecheur, donne moy sires sil te plaist pardon de mes