moi qui lui eu tiendrai compte. Ainsi l’abondance des uns suppléera à l’indigence des autres. Par ce moyen, tu ne seras jamais réduit à mourir de faim ou à te vendre ; ta vie et ta liberté sont assurées. Entre le riche et toi j’aurai créé une sainte égalité ; j’aurai justifié ma providence, qui regarde tous les hommes comme ses enfants, et leur destine, sans en exclure aucun, une juste part dans les biens de ce bas monde. Ta reconnaissance d’une part, de l’autre la charité du riche, formeront les bases d’une véritable fraternité, et j’aurai ramené les fils d’Adam à l’état heureux d’où le péché primitif les a fait déchoir. »
VII.
Nécessité de cette double loi.
La liberté et la charité , voilà donc les deux pôles du monde moral ; la double base du droit public et privé des nations modernes ; les deux grandes lois dont l’observation doit assurer l’harmonie et le bonheur, et la violation produire l’anarchie et provoquer d’incalculables fléaux. Les expliquer dans leur véritable sens, les traduire en institutions et en faits, en maintenir l’accomplissement, les remettre en vigueur si jamais elles s’affaiblissent : tel doit être, dans tous les temps, le premier soin de législateurs vraiment dignes de ce nom ; tel doit être l’objet continuel de la sollicitude des riches et des pauvres, des maîtres et des travailleurs. Fondement des idées et des institutions européennes, il est aussi impossible sans