XXVII.
Respect des droits acquis.
Les droits acquis sont aussi une propriété. Les violer c’est injustice, c’est abus de la liberté. Pourquoi le travail jouissait-il autrefois d’une liberté véritable ? parce que les anciennes corporations d’ouvriers faisaient respecter les droits de tous, des travailleurs, des patrons et des consommateurs. Ainsi, elles défendaient qu’un ouvrier incapable pût s’intituler maître. Pourquoi ? parce qu’en usurpant ce titre, il trompait le public, et qu’ensuite il nuisait à celui qui avait fait ses preuves.
Ainsi encore, elles défendaient à l’ouvrier de quitter le maître avant la fin de son engagement. Des mesures disciplinaires l’obligeaient à respecter sa parole. Aujourd’hui que voyons-nous ? Le maître a des travaux pressés ; le marché est passé avec un dédit considérable en cas d’inexécution, et après calcul fait du nombre des journées nécessaires. Mais qu’arrive-t-il ? Un caprice de paresse prend à l’ouvrier, des camarades viennent le chercher, ou bien il se fâche d’une légère observation : sur-le-champ il ramasse ses outils et quitte l’atelier. Aussi le maître jette l’ouvrier sur le pavé avec la même indifférence. Il y a réciprocité de mauvais procédés des deux parts. Cela n’est ni de la liberté ni de la charité.
Ainsi enfin, les anciennes corporations surveillaient la fraude dans les fournitures et la faisaient punir précisément par les anciens du corps de mé-