fléau, car la misère et le bagne ont toujours recruté pour l’émeute.
Dira-t-on que les heures qu’on vient de retrancher à ses journées lui serviront à s’instruire et à se moraliser ? Exprimer une pareille prétention, c’est par trop compter sur la crédulité publique. L’expérience vous dit, et tout le monde le voit, que non-seulement il ne les emploiera pas à s’instruire de ses devoirs religieux, qu’il ne les emploiera même pas à des études utiles. Voulez-vous savoir ce qu’il en fait ? Quand il est rangé, il en profite pour vaquer, chez lui, à quelque travail d’utilité domestique ; quand il ne l’est pas, il en use pour aller le matin chez le marchand du coin, boire un petit verre de plus ; et, le soir, pour aller plus tôt au club, au spectacle, à la promenade, au café, ou pour faire un peu plus longtemps des lectures qui lui apprennent tout autre chose que la morale chrétienne.
XXXVIII.
Suite.
Nécessaire au point de vue de la moralisation de l’homme, par conséquent au point de vue de l’existence même de la société, le repos du dimanche l’est encore au point de vue national. Législateurs de la France ! vous ne l’ignorez pas ; bien des flétrissures ont été imprimées au noble front de notre patrie. La plupart, telles que les injustices, les faiblesses, les discordes civiles lui sont communes avec les autres peuples ; mais il en est une qui lui est parti-