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Le maudit maudira. L’esclave sera libre.
Le monde chancelant reprendra l’équilibre.
Le Mal disparaîtra, Dieu n’étant plus qu’un mot.
Le cœur du genre humain du même désir vibre.
Le bonheur éternel demain sera son lot :
La Révolution pousse en avant son flot.


La Révolution, noble et saint héritage
Que nous avons reçu de Kaïn en partage !
Elle triomphe enfin sous nos bras obstinés ;
Ô Kaïn, nous avons précipité cet âge
Que tu prophétisais à tes enfants damnés.
À vaincre ton vainqueur nous étions destinés.


Plus de Roi, plus de Prêtre et plus de tyrannie !
La Justice, que Dieu du monde avait bannie,
Revient, tandis que Dieu, dans ses nuages meurt.
Iaveh, Iaveh, le monde te renie.
Ton vieux culte, galère où l’homme était rameur,
Sombre sous le mépris dont grandit la clameur.

 
Libre de tes liens, l’Humanité joyeuse,
Pour le Vrai seulement gardant sa foi pieuse,
Va vivre dans sa force entière et sa fierté.
La terre sera belle et plus délicieuse
Que ne l’était l’Eden quand tu nous l’as ôté,
Dieu mauvais qui punis après avoir tenté.