JOURNÉE II, SCÈNE II. 19 GRISELDA. Un homme de rien... d’abord , sonneur de cloche à Parme, en- suite cuisinier chez le duc de Vendôme... et qui aujourd’hui prétend écraser de son influence une grande duchesse de Parme ! BEATRIX. Une reine d’Espagne ? LA REINE, se levant. Nous verrons... l’avenir décidera !... en attendant, nous voici obligées de veiller sur ce pauvre jeune homme ! BEATRIX, se levant. Qu’allons-nous faire ?... Comment le soustraire aux pour- suites ? GRISELDA. Ce soin me regarde... il est juste que chacune de nous fasse quel- que chose pour lui... Sa Majesté promet de le défendre... Dona Béa- trix promet de l’épouser... et moi, je promets de le cacher. BÉATRIX. Où donc ?... GRISELDA. Ici même. LA REINE. Dans ta chambre ! GRISELDA. Je vous réponds de sa sûreté comme de ma vertu ! LA REINE, souriant. Griselda !... BEATRIX. Le comte ! {Le comte entre ) SCENE II. LES MÊMES, LE COMTE. LE COmTE, après s’être incliné. Majesté !... je viens de la part du roi... Le bal de la cour est commencé... les ambassadeurs de France et d’Angleterre ne tar- deront pas à arriver... L’étiquette exige votre présence. LA REINE. Je vais vous suivre, seigneur-comte... mais avant, dites-moi... que sait-on sur ces deux jeunes gens si gravement compromis ? LE COMTE. Les ordres les plus sévères ont été donnés... on parviendra sans doute à reconnaître... à arrêter le vrai coupable.
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