Page:Gautier - Œuvres de Théophile Gautier, tome 1.djvu/113

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cet ameublement d’un goût féodal, et qui n’eût pas été déplacé dans la grande salle d’un manoir gothique ; ce n’était pas de la part du comte frivole imitation de mode, mais pieux souvenir. Cette chambre reproduisait exactement celle qu’il habitait chez sa mère, et quoiqu’on l’eût souvent raillé ― sur ce décor de cinquième acte, ― il avait toujours refusé d’en changer le style.

Octave-Labinski, épuisé de fatigues et d’émotions, se jeta sur le lit et s’endormit en maudissant le docteur Balthazar Cherbonneau. Heureusement, le jour lui apporta des idées plus riantes ; il se promit de se conduire désormais d’une façon plus modérée, d’éteindre son regard, et de prendre les manières d’un mari ; aidé par le valet de chambre du comte, il fit une toilette sérieuse et se rendit d’un pas tranquille dans la salle à manger, où madame la comtesse l’attendait pour déjeuner.


X


Octave-Labinski descendit sur les pas du valet de chambre, car il ignorait où se trouvait la salle à manger dans cette maison dont il paraissait le