éclats de colère passaient dans ses yeux. Tout à coup, elle repoussa le sorbet qu’on lui offrait, s’écriant :
— Périsse Mistah !
— Que t’arrive-t-il ? dit Aïchah en riant, pourquoi cette malédiction ? comment peux-tu souhaiter du mal à un guerrier qui a vaillamment combattu à Bedr, pour la cause de Dieu ?
— Dans quelle retraite vis-tu donc, fille d’Abou-Bekr ? est-il possible que tu ne saches rien des calomnies que Mistah a répandues sur toi, et qui sont le sujet de toutes les conversations !
— Que veux-tu dire ? s’écria Aïchah en se levant, pâle et tremblante, quelles calomnies peut-on répandre contre moi ?
— On dit que tu as trahi ton époux, et que ton complice est Safivân, fils de Moattal ; les plus acharnés à t’accuser sont Hamna, la fille de Djateh, Hassan, Abdallah, et plusieurs autres de la tribu de Khazradi.
À ce moment, Oumm-Rouman, la mère d’Aïchah, entra dans la salle.