Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/211

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l’amant de cette femme, ou je tiens pour rien ta parole royale.

— Eh bien, à mon tour, je te supplie d’ordonner autre chose.

— Vous avez été tout à l’heure inflexible, je le suis à présent.

— Veux-tu un de mes palais ? le plus beau ?

Zobeïde secoua la tête.

— Ma garde de jeunes filles, aux cuirasses d’argent et d’or ?

— Non.

— Ne t’entête pas, dit le khalife ; quel avantage retireras-tu de cette nuit odieuse ?

— Celui d’être bien vengée.

— Je te nomme grand-vizir.

— Merci.

— Voyons, veux-tu régner un an à ma place, et tout bouleverser à ta fantaisie ?

— L’offre est tentante, mais ma volonté est inébranlable. Émir des croyants, ne vous abaissez pas à supplier.

— Tu es bien résolue ?

— Absolument.