l’air frais de la nuit avec délices. Ô ma princesse, que la vie est belle devant nous, rien que des joies, des plaisirs, de l’amour ; nous sommes les maîtres du monde !
— Pas encore, dit Djémila, qui, une main appuyée sur la croupe de son cheval, se penchait en arrière et tendait l’oreille avec inquiétude.
— Qu’est-ce donc ?
— On nous poursuit !
— Tu rêves, bien-aimée, le plus profond silence règne dans la nuit.
— Des cavaliers… J’entends, ils volent dans la plaine, comme nous tout à l’heure ; ce sont mes frères, sans doute.
— Fuyons ! dit Nériman en lançant son cheval.
Longtemps, longtemps, ils coururent ainsi, lui comme éperdu, elle calme et attentive, regardant souvent en arrière.
— Arrêtons-nous, dit-elle enfin, il faut combattre.
— Fuyons ! fuyons ! cria le jeune homme.