Page:Gautier - Fleurs d’orient.djvu/301

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Et, comme le moment suprême approchait, on enleva le malade de son lit et on l’emporta au sud-ouest de la maison, dans la chambre sacrée, afin qu’il pût mourir là, selon les rites.

On l’étendit sur le sol, en ayant soin d’éloigner de lui les armes et les instruments de musique, et l’on fit des aspersions de tous côtés.

Bientôt le médecin annonça que l’esprit vital de l’illustre philosophe avait quitté son corps.

Alors Céleste sembla prise de convulsions ; elle se tordit les bras, ses doigts se crispèrent, et elle ploya sa taille souple en arrière comme si elle allait se rompre ; puis elle s’élança hors de la salle, en poussant des gémissements pitoyables. Elle monta au premier étage ; puis au second, et, sans s’arrêter, atteignit le grenier ; là, on la rejoignit et on lui fit observer que ce n’était pas elle qui devait accomplir cette cérémonie.

— Nulle autre voix que la mienne ne rappellera l’esprit vital de mon époux, dit-elle, en