Pour cela, l’empereur venait tout exprès de Pékin : ainsi le voulaient des rites anciens, ressuscités, en l’honneur du chef vainqueur, par l’illustre et glorieux Khien-Long.
Au centre du camp, circulairement entouré d’un mur de toile, la tente du chef est placée ; très simple, meublée seulement de quelques sièges, de peaux de bêtes jetées sur le sol, et d’un arbuste en fleurs, dans une cuve de porcelaine.
D’instant en instant arrivent par escouades, au galop de leurs chevaux, des hérauts qui portent un long bâton jaune, sur lequel est gravé un caractère qui signifie : « Avertissement ». Ils annoncent que le cortège impérial approche.
Tchao-Hoeï, assis devant sa tente, les mains sur les genoux, le cœur palpitant sous sa cotte de mailles d’or, le front contracté sous les riches aigrettes de son casque, compte les minutes qui passent. Tout le camp est silencieux, l’esprit suspendu à cet événement qu’on attend. À chaque moment, des cavaliers gra-