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LA FLEUR-SERPENT

tourner le dos pendant le reste de l’entretien, que j’abrégeai le plus possible et qui me parut interminable.

« — C’est parfait, dis-je, tu peux aller te coucher. Je n’ai besoin de rien.

« Mais il ne se retira pas tout de suite. Il arrangea le lit, prépara un grog et m’indiqua le sac où il avait serré des provisions de bouche, énumérant tout ce qu’il y avait accumulé ; il me dit aussi que les cigares étaient dans le premier compartiment de la malle. Ces quelques minutes furent pour moi pleines d’angoisse ; mais il s’éloigna enfin sans avoir conçu le moindre soupçon.

« Bientôt je remontai sur le pont, je tenais à être vu par le capitaine.

« J’allai le saluer

— « Le comte Scala ? me dit-il. Je m’inclinai.

— « Nous partons malgré cette menace d’orage ? lui demandai-je.

« — Il le faut bien !

« — Dans combien de temps ?

« — Dans dix minutes. »

« Je n’avais pas un instant à perdre. Je redes-