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Page:Gautier - Khou-n-Atonou (Fragments d'un papyrus), 1898.djvu/265

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TOKIO

fossés où poussent des lotus. Quelques tours d’angle, quelques portes jalouses, gardées par des soldats modernes, baïonnette au fusil, quelques ponts légers et gracieux, qui passent les fossés, c’est tout ce que l’on aperçoit.

Quant aux constructions nouvelles en style étranger, l’Exposition générale, le Ministère des Affaires étrangères, etc., elles n’ont pour nous aucun intérêt.

Mais la splendeur des temples suffit à enchanter le visiteur ; leur majesté étrange, leur antique beauté reposent de toutes les bizarreries nées de cette fièvre de progrès qui tient la ville : le vrai Japon, le Japon d’autrefois est là, paisible, comme immuable, sous l’ombre des cèdres sacrés ; il y est tout entier encore, mais bientôt peut-être il n’y sera plus.