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SYRIE.

On pense bien qu’une pareille profession de foi termina la discussion. — Personne dans l’assemblée ne pouvait déployer un tel luxe de croyance.

Le désir de se renseigner sur cette secte mystérieuse des Druses, la plus récemment révélée de toutes, le poussa vers le Liban, autant au moins que la curiosité pittoresque. Déjà, au Caire, il se préoccupait du calife Hakem, ce dieu qui se manifesta lui-même par lui-même, à lui-même, suivant l’expression du catéchisme druse et dont plus tard il raconta les aventures sous la forme d’une légende orientale qui n’est pas le moindre ornement de son volume. La doctrine secrète des Druses est le contre-pied de toute religion ; elle n’admet pas de néophytes. — Se convertir à elle n’est pas un moyen d’être sauvé ; le renégat d’un autre culte en serait pour son abjuration. Comme dit la loi, « la porte est fermée, l’affaire est finie, la plume est émoussée, » et après sa mort son âme va rejoindre sa première nation et sa première religion. Il faut naître Druse ; on ne le devient pas. Désirant